Sud Chili - Argentine

La route des 7 lacs de San Martin de los Andes à Bariloche

De Salta, nous avons pris au total 3bus de nuits pour arriver en Patagonie. Heureusement la pause dans la ville de Cordoba a coupé ce long voyage en deux.
Nous voulions commencer à pédaler plus au Nord sur de magnifiques pistes mais la non-disponibilité des places dans les bus décide pour nous. C’est le début des deux mois de vacances d’été. Les bus sont archi plein d’Argentins, ne nous laissant pas vraiment l’occasion de choisir notre trajet.

Tout cycliste sait que la majorité des casses arrivent dans les transports. On s’en sort très bien puisque seule la béquille de mon vélo ne survivra pas à tous ces bus.
Nous voilà donc le 16 au matin dans la gare routière de San Martin de los Andes, sur la route 40 (la même que nous avons quitté à Cachi tout au Nord) et il pleut. Il pleut beaucoup. À une rue de là, nous rentrons dans une boulangerie pour le petit déj. Nos yeux s’écarquillent. Nous sommes dans une vraie boulangerie. Le boulanger parle couramment français et nous apprenons qu’il a été diplômé à Lyon. Pain au chocolat, pain aux noix, pain aux olives, cheesecake, mousse aux 3 chocolat, brownies meringué et super bons sandwichs au Jambon de pays : voilà tout ce que nous avons goûté pendant le séjour. Sam dévorera à lui tout seul un pain au chocolat.

Au camping, nous restons cloîtrés sous la tente à grelotter. Nous nous inquiétons pour les prochaines semaines. Ce n’est vraiment pas agréable. Petit tour sur un site météo : il fait 10 degrés max aujourd’hui,  demain 24 avec soleil. Ouf ! Cette station de ski regorge de magasins. Nous cherchons un pull et une veste de pluie pour Sam mais impossible de trouver car c’est la collection été, tout est manche courte. Ils sont fous ses argentins, il fait 10 degrés !

Sous la tente,on s’occupe comme on peut

Nous sommes curieux de ce qui nous attend. La Patagonie a un goût de mystère pour nous. La route des 7 lacs fait 200km de up and down asphaltės avec 3200m de dénivelé positif tout de même !


J1 (17/12) San Martin de los Andes – après lago machonico (
Nuit à 1020m d’altitude)

35km
Grasse mat’ non voulue mais tellement agréable ! Nous étions fatigués après les 2 nuits dans le bus et le froid d’hier. Comme prévu, grand ciel bleu aujourd’hui pour notre premier jour de vélo en Patagonie.

Nous quittons la ville à 11h30… Il ne faut pas être pressé. La route longe directement le lac lacar et nous offre des panoramas grandioses dès les premiers kilomètres. Ça promet ! La pluie d’hier a enneigé les plus hautes montagnes rajoutant au charme de ces paysages patagonien.

Lac lacar

Nous sommes dopés par nos globules rouges produits en altitude. Nous avalons les 500m de dénivelé sans aucun soucis.

La neige fond sur les montagnes

Il fait chaud. Benoît est en t-shirt. Aucun nuage dans le ciel. Bref, météo parfaite pour ce premier jour !

Au moment où Sam n’en peut plus, nous approchons du lac Machonico, parfait pour chercher un bivouac au bord de l’eau. C’était sans compter le gros panneau « interdiction de camper »… Tant pis, on va devoir camper près de la route. Le paysage est tout de même plutôt sympa !


J2 (18/12) Après lago machonico – aire de camping gratuite du lac villarino 

21km

Il y a des journées où le vélo passe au second plan. Départ tardif à 10h30, pause déjeuner prolongée en compagnie d’un cyclo québécois et arrêt précoce pour cause de beau spot de camping. C’est ça la liberté, on fait comme bon nous semble ! Le réchaud à bois est sortie. 5 casseroles chauffées pour remplir le bain de Sam. 1h plus tard c’est un enfant fripé et encore plus sale qu’avant que nous sortons du bain. Oui, ce qui est drôle, c’est de prendre feuilles et bouts de bois autour et de les mettre dans l’eau ! Ou encore de sortir, mettre ses fesses dans la terre et revenir dans l’eau. Sam est tellement heureux à jouer, tant pis pour le bain !


J3 (19/12) aire de camping gratuite du lac villarino – lac espejo

41km

Nuit difficile. Nous émergeons à 9h…petit dej tranquille sans se presser, face au lac et aux monts enneigés. Nous sommes de vrais vacanciers depuis notre arrivée en Patagonie. Ce matin, Sam fait coucou de la main avec entrain en réponse à son père. Et ça rigole dans la tente ! La route est toujours aussi jolie, encore 4 lacs aujourd’hui. Le ciel se couvre mais la température reste très élevée, nous suons à grosses gouttes. Impossible de nous découvrir, coup de soleil assuré ! Notre crème solaire est perdue depuis la sortie de San Pedro de Atacama…

Lago villarino

Nous déjeunons sur une étendue d’herbes au bord de la route et nous campons dans une forêt à 2m du niveau de l’eau du lac espejo. Il a fallu passer les vélos au dessus de la barrière de sécurité en enlevant les sacoches tout en faisant attention de ne pas être vus des voitures. Il y a quand même pas mal de trafic sur cette route. Nous croisons beaucoup de motards bien chargés. Nous sommes sur la fameuse route 40 qu’ils aiment parcourir sur toute sa longueur. Il y a aussi plein de jeunes argentins en vélos avec des matelas en mousse et des petits sacs à dos qui font la route des 7 lacs en 2-3jours. Nous avons croisé 7 cyclo randonneurs comme nous en 3jours ! Cette route et la carretera australe sont très courues par les voyageurs à vélo en Amérique du Sud. Nous allons certainement faire de plus en plus de rencontres et ce n’est pas pour nous déplaire.
Le vent s’est calmé, nous dînons dehors, fait très rare depuis 4mois. Le froid ou le vent nous obligeaient à nous réfugier sous la tente avant que le soleil ne se couche. Un renard, attiré par l’odeur alléchante, vient nous voir. De très très près. Nous n’osons plus bouger tous les 3 jusqu’à ce qu’il parte… puis revienne ! Sam le montre du doigt quand il s’éloigne pour de bon. Il a bien compris qu’il y avait eu un petit moment de tension et que le renard en était la cause. Ce petit bivouac nous plaît bien !

J4 (20/12)  lac espejo- Villa La Angostura

21km
Je passe le commentaire sur notre réveil tardif puisque maintenant habituel.

La pluie commence à tomber dès notre premier kilomètre. Sam s’est déjà endormi ! À 3km de notre bivouac, nous croisons une aire de camping gratuite le long d’une plage avec une vue superbe sur les monts enneigés. C’est vraiment embêtant de ne pas savoir où sont ces campings. Pas de regret aujourd’hui, on était vraiment bien dans notre forêt.

Lago espejo

Il pleut encore et encore. Nous arrivons en ville pour le déjeuner. On file au restaurant s’asseoir à côté du chauffage.

Une pizza, une assiette énorme de frites maison et une truite au roquefort plus tard, nous sommes prêts à retourner dehors pour trouver un camping.

Franchement, les prix en Patagonie sont déraisonnables. Pour plus de 20e, les Campings sont sans wifi ni pièce commune fermée. Elles sont réservée à l’hiver, comme si la pluie et le froid d’aujourd’hui étaient agréables pour les campeurs !  Heureusement, de sympathiques propriétaires accepteront de nous donner le code wifi des bungalows.
Nous avons vraiment besoin d’Internet pour décider si nous bifurquons maintenant vers le Chili et la carretera australe ou si nous la rejoignons beaucoup plus au Sud. Nous  savons qu’à la frontière, on nous supprimera tous nos fruits et légumes (ainsi que les saucissons qu’on s’est acheté). De façon très pragmatique, on opte pour la frontière dont la ville côté chilien où l’on peut faire les courses est la plus proche de la douane. Impossible de rester plusieurs jours sans produit frais pour Sam. Le choix est fait : on continue en Argentine vers le Sud, tant pis si on ne fait pas la carretera depuis le début !

Pour recharger tous nos appareils dans les campings, nous décidons d’acheter une rallonge. Avoir la prise sous la tente, c’est bien plus pratique quand il pleut et moins risqué de se faire voler. Des argentins arrivent au camping et branche leur rallonge. J’en profite pour leur demander comment ça s’appelle et où ça s’achète. Ils me tendent alors la leur en m’expliquant qu’ils en ont plusieurs. Cadeau ! Drôlement sympa.

J5 (21/12) Villa La Angostura – bras huemul du lac Nahuel huapi

35km

Mon porte-bagage avant gauche s’est débiné hier soir et il manque la vis. Direction la ferriteria et hop c’est réparé ! Petit Skype à ma sœur qui me remotive,  la nuit difficile m’ayant coupé l’envie de sortir de la tente.

Petit déj au camping face aux montagnes mais surtout au soleil pour se réchauffer

Nous commençons à pédaler à midi. Autant dire qu’on ne va pas aller loin aujourd’hui. Il y a plus de trafic sur cette portion, plus de camions et de bus qui vont vers la frontière. Pas un gros trafic mais assez pour me faire une frayeur avec un idiot de camion énorme qui me double à fond avec une voiture en face. Il me frôle vraiment. L’adrénaline monte mais je me concentre pour ne pas dévier de trajectoire. Il me faudra une pause sur le bas côté pour me remettre de mes émotions et lui faire des grands signes de mécontentement. Pas de panique, c’est justement parce que c’est la première fois que ça m’arrive que je le raconte. Pas de raison que ça recommence !

Benoît me fait remarquer que la majorité des voitures est de marque française. L’industrie automobile française a de beaux jours en Argentine. À Cordoba, la police roulait en Clio ! En tout cas, les automobilistes argentins sont sympas. Ils nous saluent où nous encourage à coup de klaxon. Ça change de la France où on nous ignore sur les routes.

J6 (22/12) bras huemul du lac Nahuel huapi – San Carlos de Bariloche

50km

Le vent a soufflé fort toute la nuit mais nous étions à l’abri entre les sapins. Ça a été l’occasion pour moi de redécouvrir le seul achat qu’on ait fait depuis le début du voyage : une mini-crèche de la Paz ! Attention,version chapeau-melon pour Marie et bonnet péruvien pour les hommes. Il y a même un lama!

Le vent nous pousse dans les montées, nous en profitons pour avancer le plus possible malgré la pluie qui s’en mêle. Les derniers kilomètres se font vent de côté qui nous pousse par rafales sur les voitures devenues encore plus nombreuses à l’entrée de la ville. Nous roulons donc sur le bas côté plein de cailloux. Vraiment désagréable mais au moins nous sommes en sécurité. Cette ville n’est pas bike friendly…

Nous avons envie de nous offrir un hôtel et non un camping. Toutes les auberges de jeunesse du centre sont pleines sauf une à qui il reste une chambre. Nous voilà propulsés dans un autre monde ! Moyenne d’âge 25ans. Guitares, percussions et musique à fond. Israéliens en grand nombre. Et fête jusqu’à tard ou plutôt tôt le matin… Ça nous vieillit, nous qui aimons le calme! Sam est aux anges avec tous ces gens qui lui sourient et surtout il participe activement au bruit ambiant en tapant sur un petit tambour, tout fier de lui.

Pause de 2 nuits ici avant de repartir sur la route 40.

Sam découvre le saucisson. Vérification de l’étiquette puis…
Il croque dedans. Ce petit reconnaît les bonnes choses !


 

3 commentaires sur “La route des 7 lacs de San Martin de los Andes à Bariloche

  1. Salut Les Toucans dans le vent
    Bisous à vous 3 pour Çe réveillon et pour la nouvelle année.
    Continuez votre périple avec toutes les rencontres que vous faites.
    on a regardé votre blog avec Mémé ce midi, elle n’avait pas Vu les textes mais seuleument les photos.

    Maryse , Meven , Maurane se joignent à moi , pour présenter tous nos vœux.
    Bises++++
    Gilbert

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